integrationLa biodiversité est reconnue comme étant un bien commun, un capital naturel, un patrimoine à préserver. Ainsi, les pays signataires de la Convention sur la diversité biologique (CDB) se sont engagés à ce que «D’ici à 2020 au plus tard, les valeurs de la diversité biologique seront intégrées dans les stratégies et les processus de planification nationaux et locaux de développement et de réduction de la pauvreté, et incorporés dans les comptes nationaux, selon que de besoin, et dans les systèmes de notification», conformément à l’objectif n°2 d’Aichi.

Dans la région océan Indien occidental, la Commission de l’océan Indien (COI) et l’Union européenne (UE), à travers notamment le projet ISLANDS puis le programme Biodiversité, apportent un soutien continu aux pays dans la valorisation et l’intégration de ce capital naturel dans les comptabilités nationales.

Suite à l’adoption d’une feuille de route régionale en 2015, Nosy Be (Madagascar) et Mohéli (Comores) ont été choisis comme sites expérimentaux pour le montage des comptes écosystémiques. Deux ateliers de restitution nationaux ont ainsi été organisées le 13 juillet à Antananarivo et le 16 juillet à Moroni, devant un parterre de techniciens et de décideurs ministériels de tous les secteurs (Planification et économie, environnement, pêche, aménagement du territoire, eau, etc.), des organismes rattachés auprès des secteurs publics, des ONG et associations ainsi que des techniciens de départements universitaires.

A Madagascar, l’Institut et observatoire de géophysique d’Antananarivo (IOGA), le Département de biologie et écologie végétales (DBEV) et le Centre d’économie et d’éthique pour l’environnement et le développement à Madagascar (C3EDM) ont activement contribué aux études. Celles-ci ont essentiellement porté sur quatre comptes dont l’occupation du sol, le carbone écosystémique, les infrastructures écologiques et l’eau écosystémique. En vue de l’atteinte de l’objectif 2020, il a été recommandé de combiner les opportunités présentées par la Comptabilité écosystémique du capital naturel (CECN) mais aussi par le Wealth Accounting and the Valuation of Ecosystem Services (WAVES), une approche similaire initiée avec la Banque Mondiale.

Aux Comores, l’expérimentation s’est portée sur le compte de la couverture des terres et le compte de l’eau. Ainsi par exemple, des tendances à la baisse des surfaces de sable et de terres agricoles homogènes (ylang ylang), mais aussi de la couverture forestière et des cultures permanentes, ont été notées entre 2008 et 2014. Les prochaines étapes seront de poursuivre les travaux sur les autres comptes sur l’île de Mohéli, généraliser les travaux de CECN sur les 2 autres îles et valoriser les comptes biophysiques en compte monétaire.

Outre sa valeur ajoutée économique, la comptabilité écosystémique du capital naturel peut faciliter les évaluations des services écosystémiques et le suivi de l’évolution des ressources naturelles. Les comptes ainsi établis aideront les gestionnaires locaux de l’environnement ou des aires protégées à orienter leurs activités.