Le 30e anniversaire de l’Accord général de Victoria, qui a institué la Commission de l’océan Indien, a été célébré avec faste et solennité aux Seychelles les 9 et 10 janvier 2014. En marge des célébrations, la Commission de l’océan indien (COI), à l’invitation du gouvernement seychellois, a tenu plusieurs réunions déterminantes pour l’avenir proche de la région indianocéanique et de ses populations. Le président des Seychelles, James Michel, a rappelé que « le développement de la connectivité aérienne, catalyseur de la région, doit avoir valeur d’urgence ».
L’Union européenne, principal bailleur de la COI, a confirmé à cette occasion son soutien à l’organisation régionale. Le Chargé d’affaires de la délégation de l’UE à Maurice, Guy Samzun, a détaillé à cet effet la nouvelle répartition des enveloppes du 11e Fonds européen de développement(FED).
La Banque Africaine de développement, représentée par Addison Ernest, confirme aussi son implication auprès de la COI et dévoilera d’ici quelques semaines les montants alloués à la COI pour des projets liés principalement à l’infrastructure.
La Chine a annoncé qu’elle renouvelle un don de 100 000 USD à la COI. Wang Shiting, directeur général adjoint pour l’Afrique du ministère des Affaires étrangères chinois, exprime le souhait de son pays de participer au développement institutionnel de la COI, dont il a souligné l’efficacité et le rôle de facilitateur.
Sur le plan politique, une réunion des ministres des Affaires étrangères des Etats membres a débouché sur deux décisions importantes : le prochain Sommet des Chefs d’Etat et de gouvernement se déroulera fin juillet aux Comores. El-Anrif Saïd Hassane, le ministre des Relations extérieures de l’Union des Comores et président en exercice de la COI, a obtenu le consensus autour de la candidature de son pays.
Par ailleurs, Madagascar, qui n’avait pu prendre la présidence de la COI compte tenu de la crise politique, pourra ainsi honorer ce mandat à la suite de l’Union des Comores lors du prochain Conseil des ministres de la COI, fin mars ou début avril.
Dans la foulée, lors du lancement par Jean Claude de l’Estrac, Secrétaire général de la COI, de l’ouvrage « Les Ailes de l’Indianocéanie, plaidoyer de la COI pour une stratégie régionale du transport aérien », les délégations ont débattu des enjeux de la connectivité aérienne.
Sur proposition des Seychelles, les ministres de la COI ont accepté l’idée d’une rencontre prochaine des ministres du Tourisme et de ceux du Transport afin de mettre en route rapidement des actions permettant de produire une meilleure connectivité aérienne et maritime. Jean Paul Adam, le ministre Seychellois des Affaires étrangères a présenté une proposition d’un marché unique du transport aérien pour l’Indianocéanie. Il n’est en effet pas acceptable, signifiait Jean Claude de l’Estrac, qu’un simple voyage entre les Comores et les Seychelles prenne deux à trois jours alors qu’un vol direct durerait une heure et demie : « Si un ministre peut parfois se le permettre, aucun homme d’affaires ne le tolérera ».
La réunion préparatoire à la 3e Conférence internationale des Nations unies sur les Petits Etats insulaires en développement (PEID), prévue début septembre à Samoa, a permis d’aborder plusieurs questions essentielles : les enjeux de l’économie bleue pour l’immense espace indianocéanique, le mandat de la COI pour la coordination des PEID, la réglementation internationale et les droits de haute mer…