L’Agence française de développement (AFD) octroie un financement de 5,1 millions € pour un projet culturel porté par la COI. La signature de la convention de financement s’est tenue lors du 36e Conseil des ministres le 23 février 2022. Cette signature a réuni Jean-Baptiste Lemoyne, Secrétaire d’Etat auprès du ministre de l’Europe et des Affaires étrangères, président du Conseil des ministres de la COI, Rémi Rioux, directeur général de l’AFD, et Vêlayoudom Marimoutou, Secrétaire général de la COI.

« C’est la première fois que la COI mettra en œuvre un projet portant sur l’ensemble des filières des industries culturelles et créatives. Ce projet, fruit du partenariat COI-AFD, s’inscrit dans une dynamique de rebond économique et de promotion de l’inclusivité sociale et de l’égalité femme-homme. En effet, le secteur culturel est un authentique levier d’épanouissement social et de croissance économique » – Pr Vêlayoudom Marimoutou, Secrétaire général de la COI

Pour André Pouillès-Duplaix, directeur de l’AFD pour Maurice et les Seychelles: « La signature de cette convention de financement à hauteur de 5,1 M€ témoigne de la coopération renforcée entre la COI et l’AFD qui a pour ambition de placer le lien social et culturel au cœur du développement, comme gage de stabilité et de croissance économique durable. Ce projet permettra ainsi aux femmes et aux hommes de cette région du monde de mieux partager une identité indianocéanique riche d’histoire et prometteuse d’avenirs. »

Les axes du projet

Le projet visera notamment la valorisation du patrimoine matériel et immatériel de l’Indianocéanie. Il s’agira, entre autres, de réaliser un inventaire des architectures traditionnelles et de les valoriser, de soutenir la production numérique d’œuvres pluridisciplinaires ou encore de soutenir l’entrepreneuriat féminin dans le tourisme culturel. Une attention sera aussi apportée aux questions des droits d’auteur et de leur gestion.

Un autre axe ambitionne de soutenir les initiatives culturelles et la diversification de l’offre. Le projet pourra, entre autres, financer des activités de co-création dans le secteur des arts vivants. Des soutiens à la mobilité sont aussi prévus. Le projet s’intéressera aux filières innovantes et porteuses comme les arts numériques et l’e-sport.

Le troisième axe sera dédié au renforcement des capacités des acteurs des industries culturelles et créatives. Le projet proposera des formations certifiantes ou diplômantes : entrepreneuriat culturel, management culturel, patrimoine, muséologie… Il s’agira aussi de renforcer les compétences des acteurs culturels pour qu’ils puissent mieux saisir les opportunités de financement.

Le genre au cœur du projet

Ce projet sur les ICC devra aussi contribuer à l’égalité femme-homme. C’est une problématique transversale. L’ensemble des activités seront inclusives dans l’approche et la participation des parties prenantes.

Les activités démarreront avant la fin du premier semestre 2022. La durée du projet est de 5 ans. Le projet de développement des industries culturelles et créatives (ICC) couvre les Etats membres de la COI et le Mozambique.

Pour rappel, une étude de préfaisabilité avait été conduites en 2020. Près de 200 acteurs culturels et institutionnels de la région y avaient participé. Cette étude avait confirmé l’intérêt d’une action régionale structurante pour le secteur culturel.

La culture, levier de croissance

Dès 2014, la directrice générale de l’UNESCO indiquait que le secteur culturel dispose « d’un potentiel considérable de développement économique et social ». En 2017, les ministres en charge de la Culture des Etats ACP, dont les ministres des Etats membres de la COI, considéraient « la culture comme moteur de croissance économique et de création d’emplois ». Dans la foulée, le cabinet Ernst & Young confirmait en 2018 le potentiel économique des ICC en Afrique et Moyen Orient : 49 milliards $ de revenus et 2 millions d’emplois. Ces éléments déclaratifs et chiffrés confortent la volonté réaffirmée des Etats membres de la COI de développer les ICC dans une dynamique de croissance économique et de progrès social.

Toutefois, la pandémie de Covid-19 a eu un impact sur les professionnels de la culture et sur l’ensemble du secteur plus sévère qu’on ne le supposait, indique l’UNESCO dans une note du 22 décembre 2020. Ce constat semble se confirmer dans notre région où le secteur des ICC est, notamment, intimement lié à la vitalité du secteur touristique qui a nettement plongé. De fait, le projet ICC de la COI est aussi un accompagnement à la relance socioéconomique post-Covid.