MASEPOLREX

La Commission de l’océan Indien, en collaboration avec les autorités mauriciennes, a organisé un exercice régional de simulation de pollution marine. Cet exercice s’est déroulé du 25 au 29 septembre à Maurice.

Outre les administrations mauriciennes chargées de la surveillance, de l’environnement et du transport maritime, entre autres, de nombreux acteurs régionaux ont participé à cet exercice baptisé MASEPOLREX23. Cette activité, organisée, coordonnée et soutenue par la COI à travers le programme MASE financé par l’Union européenne, a permis de tester le plan national de prévention et de lutte contre les risques de pollution marine de Maurice et également de renforcer les mécanismes de coopération et coordination avec les pays voisins, institutions régionales et les partenaires.

Coopération intersectorielle et régionale

MASEPOLREX23 a mobilisé au total près de 400 agents des administrations nationales mauriciennes, des Centres régionaux de coordination opérationnelle (CRCO) et de fusion de l’information maritime (CRFIM) basés respectivement aux Seychelles et à Madagascar. Des partenaires régionaux et internationaux étaient également présents (Convention de Nairobi, Organisation maritime internationale, ITOPF, SAMSA…). Des représentants d’Afrique du Sud, Comores, Djibouti, France, Kenya, Madagascar, Mozambique, Seychelles, Somalie, Tanzanie et Yémen ont également participé à MASEPOLREX23.

« Dans notre zone où transitent chaque année des milliers de navires, il est crucial d’investir dans la prévention des risques, dans les capacités effectives d’intervention et dans les mécanismes de coopération parce que pas un seul pays dans la région n’est en mesure de faire face en solitaire à des niveaux de pollution comme ceux du Wakashio. 

Les coûts financiers, techniques et humains d’une préparation adéquate sont considérables et demandent aussi de la constance, c’est-à-dire qu’il est nécessaire de tester les dispositifs, de vérifier régulièrement l’état des équipements, de former continuellement les agents responsables ou encore de consolider les collaborations, d’une part, entre les agences nationales et, d’autre part, avec les administrations des pays, organisations et centres techniques de la zone voire au-delà. » a souligné Pr. Vêlayoudom Marimoutou, Secrétaire général de la COI, à l’ouverture de l’exercice MASEPOLREX23.

Exercices sur site, informations et coordination

Durant toute la semaine, les différents exercices conduits sur site ont permis de discuter, tester et évaluer :

  • Les temps de réaction, de mobilisation et d’exécution
  • L’effective coordination des actions
  • La disponibilité
  • La circulation et l’analyse de l’information
  • La clarté des responsabilités et rôles de chaque acteur
  • La qualité et l’adéquation des matériels, formations et technologies.

La COI, qui a organisé MASEPOLREX23, a coordonné l’ensemble des activités avec les membres de l’Exercice Control Group posté au siège de l’organisation à Ebène. L’ECG était le point nodal des opérations en lien constant avec le National Disasters Risk Reduction & Management Centre de Maurice, les équipes déployés sur les sites de pollution marine simulée et les Centres régionaux CRCO et CRFIM.

Les 27 et 28 septembre, les moyens navals et aériens de Maurice ont été déployés sur les sites d’exercice au large de Rivière Noire dans l’ouest de l’île. Des bouées ont été installées en mer, des mesures effectuées, des survols opérés, des images et informations échangées. Les opérations se sont déroulées tant en haute mer que dans le lagon. En effet, les actions diffèrent selon les sites.

Des exercices à conduire régulièrement 

  • Des évaluateurs indépendants de l’ITOPF, du SAMSA et de l’OSRL ont assisté à toutes les phases de l’exercice. Ils ont pu évaluer le degré de préparation, les capacités effectives de réponse et ainsi établir des recommandations pour fluidifier les phases de coordination et d’opération.
  • De l’avis de tous, MASEPOLREX23 a confirmé l’importance et la nécessité de conduire ce type d’exercice de simulation plus régulièrement. De fait, des exercices sur table et sur le terrain pourront être organisés tant au niveau national que régional. Pour la COI, la dimension est incontournable dans la mesure où les Etats de la zone ne disposent pas des capacités financières, humaines, technologiques et matérielles pour agir isolément. La coopération est indispensable.
  • Les représentants du Kenya ont d’ores et déjà indiqué leur disponibilité à accueillir un exercice régional similaire en 2024.