La réunion du deuxième comité de pilotage du Programme multisectoriel d’assistance technique dans le domaine du genre (PMATG) mis en œuvre par la Commission de l’océan Indien (COI) sur financement de la Banque africaine de développement (BAD) s’est tenue du 20 au 22 juillet 2017 à Moroni (Comores). A cette occasion, les représentants des associations et plateformes dédiées à la cause des femmes et des jeunes des Comores, de Madagascar et de l’île mauricienne de Rodrigues ont pris la me sure des avancées en faveur de l’égalité des genres en Indianocéanie. 

Évoquant la loi récemment votée qui porte à 30% le taux de participation des femmes à toutes les instances décisionnelles et politiques, la commissaire à la Solidarité, à la Protection Sociale et à la Promotion du Genre de l’Union des Comores, Sitti Farouata Mhoudine, a démontré que « la question de la femme [était] devenue une réelle priorité » dans son pays comme dans toute l’Indianocéanie. Elle a également rappelé que les chantiers prioritaires que sont les violences faites aux femmes et aux mineurs, la participation politique des femmes, l’entrepreneuriat et l’autonomisation des femmes et enfin l’implication des femmes dans l’environnement et le développement durable sont des enjeux partagés dans la région qui font l’objet d’une attention grandissante de la part des pouvoirs publics. La COI ne s’y était donc pas trompée en soutenant la création et en appuyant les activités des plateformes nationales et régionales dans ces mêmes domaines depuis 2009.

L’autonomisation économique des femmes grâce à l’entrepreneuriat a été l’un des sujets centraux de la rencontre de Moroni. Les membres des plateformes nationales et de la plateforme régionale Entreprendre au féminin ainsi que de l’association Synergie Jeunes ont présenté leurs activités qui contribuent à mieux faire connaître les savoir-faire des entrepreneures. Elles ont d’ailleurs annoncé la tenue de la deuxième édition du salon Made in femmes, du 28 septembre au 1er octobre à Maurice, qui mettra en avant les réalisations de femmes entrepreneurs des cinq Etats membres de la COI.

Les avancées ne doivent cependant pas conduire à un relâchement des efforts. Appelant à une mobilisation continue, Koulthoum Djamadar, chargée de mission de la COI en charge de la question du genre, a rappelé que « la promotion de l’égalité entre les hommes et les femmes, l’éradication des violences et l’autonomisation politique, sociale et économique des femmes et des jeunes demandent une implication de tous et une concertation des acteurs associatifs et gouvernementaux ». Le comité de pilotage du PMATG-COI a d’ailleurs été un cadre d’échanges fructueux entre les membres des plateformes nationales et régionales  et les représentantes des Etats membres, notamment Marie Francine Kidja, directrice générale de la Promotion de la Femme au ministère de la Population de Madagascar, Franchette Gaspard Pierre Louis, commissaire de la Femme, du Développement de l’enfant et de l’Entrepreneuriat de Rodrigues (Maurice) et la commissaire Sitti Farouata Mhoudine.

La réunion du comité de pilotage a ainsi permis de discuter des voies et moyens d’améliorer les activités des plateformes soutenues par la COI ainsi que de l’ensemble des acteurs de la mise en œuvre du projet afin d’amplifier les résultats sur le terrain.

C’est dans cet esprit que les membres du comité de pilotage ont effectué une sortie de terrain à la rencontre de femmes agricultrices dans le sud de la Grande Comore. Ils ont pu prendre concrètement la mesure de l’utilité des actions du projet, mieux saisir les défis auxquels sont confrontées les agricultrices et ainsi de de réfléchir à de nouvelles activités, adaptées au terrain, à mettre en œuvre dans les autres îles de l’Indianocéanie. Les rencontres sur le terrain ont également été l’occasion de valoriser le travail de ces femmes qui contribuent quotidiennement et à leur échelle à la sécurité alimentaire, au développement durable et à l’épanouissement social de leur communauté.

Enfin, c’est à l’occasion de la cérémonie de clôture du comité de pilotage que Dr Rashid Mohamed Mbaraka Fatma, ministre de la Santé, de la Solidarité, de la Protection sociale et de la Promotion du Genre, tout récemment nommée, a prononcé son premier discours officiel.

« C’est un signe d’amitié pour vous d’être à nos côtés […]. En choisissant de réunir tous les acteurs autour de ce projet dans notre pays, vous avez certainement opté pour une approche de complémentarité et de synergie entre toutes les structures engagées dans le PMATG » a-t-elle déclaré.

Le Secrétaire général de la COI, Hamada Madi, a quant à lui constaté que « les activités en faveur de l’entrepreneuriat féminin s’inscrivent dans un cadre international pour une croissance durable et inclusive ». « Votre souci constant d’inclure les femmes et les jeunes dans la prise de décision participe à la démocratisation de nos sociétés, à la juste prise en compte des intérêts de toutes les composantes de nos populations et à l’émergence de voix nouvelles dans le paysage public. Votre détermination à combattre les violences basées sur le genre pacifie nos sociétés, à l’échelle du foyer, et sous-tend un changement nécessaire et salvateur des mentalités. Votre force, Mesdames et Messieurs, c’est le réseau d’échanges, de partage, de compétences et, je le vois, d’amitié aussi que vous tissez au niveau régional. C’est cet esprit de coopération et de solidarité qui anime l’action collective portée par la COI. »

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