MASE

 

« L’actualité récente [avec trois attaques de piraterie au large des côtes somaliennes après une accalmie de cinq ans], a rappelé que l’insécurité maritime reste un enjeu majeur dans le bassin occidental de l’océan Indien ; c’est pourquoi nous ne devons en aucun cas relâcher nos efforts. » A l’ouverture du cinquième comité de pilotage du programme régional de promotion de la sécurité maritime (MASE), le 6 avril 2017 à Bagatelle (Maurice), le Secrétaire général de la COI, Hamada Madi, a enjoint les organisations régionales et les pays de l’Afrique orientale et australe et de l’océan Indien (AfOA-OI) ainsi que la communauté internationale « à rester mobilisés dans notre région stratégique pour le commerce mondial ».  

En effet, « notre zone est traversée de grandes autoroutes maritimes. Le commerce maritime, la pêche ou encore le tourisme balnéaire sont, pour tous nos pays, des pans essentiels de nos économies. La valeur ajoutée du programme MASE, financé par l’Union européenne, réside dans le fait qu’il s’intéresse à tous les aspects de la sécurité et la sûreté maritime », a poursuivi le Secrétaire général de la COI, qui porte un intérêt particulier à ce programme, ayant fait des questions de sécurité sur tous les fronts une priorité de son mandat. A cet égard, il se félicite de l’opérationnalisation du Centre régional de fusion de l’information maritime à Madagascar et du Centre régional de coordination opérationnelle aux Seychelles, deux outils utiles à la sécurisation des espaces maritimes.

« Nous avons une myriade de problèmes au large des côtes de Somalie, pas seulement la piraterie, mais aussi la pêche illégale, les trafics d’armes et trafics humains, qui constituent toujours des défis pour notre région. J’ai espoir qu’ensemble nous les surmonterons », a déclaré l’Ambassadeur Tewolde Gebremeskel, directeur de la division Paix et Sécurité de l’Autorité intergouvernementale pour le développement (IGAD).

L’IGAD s’est ainsi engagée à redoubler ses efforts dans sa collaboration, dans le cadre du programme MASE, avec la Communauté d’Afrique de l’Est (EAC), le Marché commun d’Afrique orientale et australe (COMESA) et la COI afin d’atteindre des résultats concrets dans les domaines de la sécurité, de la gouvernance maritime, ainsi que sur les questions de nature économique comme les conditions de vie des communautés côtières, qui sont un facteur déterminant de criminalité maritime.

Confirmant que c’est aussi sur la terre ferme que se trouvent les causes de la piraterie et de l’insécurité maritime, Marjaana Sall, Ambassadeur de l’Union européenne, a rappelé que l’UE est le principal donateur en Somalie, avec plus de 1,2 milliard d’euros dépensés dans le développement et le renforcement des capacités, ainsi que son apport global à la sécurité maritime dans la région, notamment à travers le programme MASE.

La réunion du cinquième comité de pilotage a permis de faire le point sur l’avancement des activités du programme MASE ainsi que de discuter des prochains programmes sur la sécurité maritime et la sécurité dans les ports sur financement du 11e Fonds européen de développement.

Les membres du Comité de pilotage du programme MASE ont notamment noté l’engagement de l’IGAD dans une coopération au plus haut niveau avec le nouveau gouvernement fédéral de Somalie, et sa volonté de continuer à collaborer avec le Centre fédéral de coordination de la sécurité maritime et les gouvernements régionaux, pour l’accomplissement optimal du Résultat 1 du programme MASE qu’elle met en œuvre.

Le Comité de pilotage a également pris note avec intérêt de l’offre de la République de Maurice d’accueillir un Centre d’excellence pour la formation du personnel de prison. Une visite du  Centre mauricien de formation des prisons est programmée à l’intention des directeurs des établissements pénitentiaires de l’Afrique orientale et australe et de l’océan Indien,  à l’occasion de leur 2e réunion qui se tiendra à Maurice à la fin du mois d’avril sous la coordination de l’EAC.

D’autre part, il a été recommandé au COMESA et à l’EAC de tirer parti des synergies possibles dans la mise en œuvre de leurs activités respectives du programme MASE en appui aux organismes nationaux chargés de l’application des lois, notamment les institutions de régulation financière et les agences chargées du maintien de l’ordre.

Enfin, les membres du comité de pilotage soutiennent le développement d’une collaboration efficace entre MASE, à travers l’Unité anti-piraterie de la COI, et le Crimario, programme sur les routes maritimes critiques financé par l’Union européenne, qui doit se poursuivre dans le cadre de l’opérationnalisation du Centre régional de fusion de l’information maritime et du Centre régional de coordination opérationnelle.

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Le programme MASE en bref

Le programme MASE vise à promouvoir la sécurité et la sûreté en mer dans le bassin occidental de l’océan Indien. Coordonné par l’IGAD, il comporte cinq domaines de résultats mis en œuvre par les organisations régionales de l’AfOA-OI à savoir :

  • Résultat 1 – IGAD : Des moyens de subsistance alternatifs par le biais d’initiatives de développement professionnel et de plaidoyer contre la piraterie sont soutenus. Les mécanismes de coordination maritime sont renforcés en Somalie ;
  • Résultat 2 – EAC : Les capacités juridiques, législatives et infrastructurelles nationales et régionales en matière d’arrestation, de transfert, de détention et de poursuite des pirates sont développées ou renforcées ;
  • Résultat 3 – COMESA : Renforcement de la capacité régionale à perturber les réseaux financiers des chefs pirates et de leurs financiers tout en s’attaquant aux facteurs structurels de vulnérabilité et en minimisant l’impact économique de la piraterie ;
  • Résultat 4 – COI : Renforcement des capacités nationales et régionales pour les tâches maritimes et des fonctions de soutien ;
  • Résultat 5 – COI : Coordination régionale et échange d’informations.

Les organisations régionales – IGAD, COI, EAC et COMESA – qui mettent en œuvre ce programme, financé à hauteur de 37,5 millions d’euros sur la période 2013-2020 par l’Union europenne, travaillent étroitement avec de nombreux acteurs de la sécurité et du développement, dont les missions européennes EUNAVFOR Atalanta et EUCAPNESTOR, les agences onusiennes (ONUDC, FAO), Interpol…

La version anglaise du communiqué (pdf)…

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