CESA

 

Promouvoir les bonnes pratiques de la coordination stratégique et renforcer le partage des informations parmi et au sein des Centres africains de coordination maritime : tel était l’objectif du séminaire organisé par le Centre d’Etudes Stratégique pour l’Afrique (CESA) du 11 au 14 juillet dernier à Yaoundé au Cameroun. Cette initiative, qui s’insère dans le cadre d’une stratégie commune pour faire face aux enjeux de l’insécurité maritime, vise à établir une coopération interrégionale pérenne entre les différentes parties prenantes en Afrique.

L’expert comorien de l’Unité Anti-piraterie de la Commission de l’océan Indien (COI) et membre du CESA, M. Hassani Ahamada Soilihi, y a partagé l’expérience de l’Afrique orientale et australe et de l’océan Indien (AfOA-OI), notamment suite à l’installation du Centre régional de fusion de l’information maritime à Madagascar et du Centre régional de coordination opérationnelle aux Seychelles. L’expert de la COI a d’ailleurs présenté les missions de ces deux Centres régionaux.

Rappelant l’apport du Code de conduite de Djibouti qui , « appelle les Etats à coopérer afin d’améliorer le cadre d’intervention en faveur de la sécurité et la sûreté maritimes », l’expert de la COI particulièrement insisté sur les « avancées prises par la Commission de l’océan Indien dans le cadre du programme régional de sécurité maritime sur financement de l’Union européenne, particulièrement en ce qu’il s’agit de l’échange d’informations maritimes et de la coordination de patrouilles construisent une nouvelle architecture de sécurité maritime partagée conforme aux grands axes de la Stratégie maritime intégrée à l’horizon 2050 de l’Union africaine ».

Ainsi, le séminaire a permis de faire un état des lieux des dispositifs mis en place pour répondre à ce problème interrégional qu’est l’insécurité maritime. Bien que d’importants progrès structurels aient été réalisés ces dernières années notamment avec la création des centres de coordination maritime régionale et le développement de plans stratégiques maritimes, la situation reste néanmoins préoccupante. C’est pourquoi plusieurs pays ont développé des processus pour contrer la menace et les défis de l’insécurité maritime avec le soutien des structures régionales telles que le Centre d’Intégration et de Coordination de Yaoundé et les deux centres de la COI pour la région AfOA-OI. La réussite et  la pérennité de ces structures dépendent, toutefois, des actions menées en parallèle pour promouvoir la compréhension de la problématique, une meilleure coordination et coopération au niveau interrégional. Il est indéniable que les défis liés à l’insécurité maritime dépassent les frontières régionales et requièrent une stratégie interrégionale commune et des plans d’actions cohérents et coordonnés à tous les niveaux.

Pour Hassani Ahamada Soilihi, la coordination interrégionale, le partage des informations ou encore la gestion de ressources sont essentielles pour assurer la sécurité maritime à l’échelle continentale.  Il est également impératif de promouvoir les bonnes pratiques et de partager les expériences de terrain afin de renforcer l’efficacité régionale et interrégionale pour mieux relever les défis posés.

Plus de 100 participants de 26 pays africains (Angola, Bénin, Cameroun, Cap Vert,  Côte d’Ivoire, Djibouti, Gabon, Ghana, Guinée, Libéria, Kenya, Madagascar, Mauritanie, Ile Maurice, Mozambique, Namibie, Nigéria, République du Congo, São Tomé & Príncipe, Sénégal, Seychelles, Sierra Leone, Somalie, Afrique du sud, Tanzanie et Togo) étaient présents à l’atelier aux côtés de délégués  des Centres de coordination maritime de la CEEAC, de la CEDEAO, de la SADC, de la CAE et des représentants du gouvernement des États-Unis.