Dans le cadre du programme COI-ENERGIES, mis en œuvre par la Commission de l’océan Indien (COI) et financé par l’Union européenne (UE), un projet de dessalement d’eau de mer par l’énergie solaire a été lancé à Rodrigues (Maurice) le 10 juillet.
En présence de Louis Serge Clair, chef commissaire de l’Assemblée régionale de Rodrigues, SEM Gilles Huberson, Ambassadeur de France à Maurice, Carla Osorio, Chef de Coopération à la Délégation de l’Union européenne auprès de la République de Maurice, de l’Union des Comores et de la République des Seychelles, Véronique Espitalier-Noël, chargée de mission de la COI, Abendra Patten, chargé de mission de l’Agence française de développement, Dominique Richard, représentant du Fonds français pour l’environnement mondial et des représentants des sociétés Quadran et Mascara, la cérémonie de lancement a été l’occasion de présenter concrètement le projet et ses objectifs.
La société Quadran, porteuse du projet, utilise une technologie novatrice dans le domaine du dessalement d’eau de mer, développée par la société Mascara. L’unité de dessalement en cours de démarrage, au contraire des unités jusqu’ici alimentées par des énergies fossiles comme le pétrole ou le gaz, sera, grâce à cette nouvelle technologie, alimentée par l’électricité produite par le soleil et ce sans batterie de stockage. La mise en place de cet équipement permettra d’apporter une réponse au problème que connaît Rodrigues quant à l’alimentation de sa population en eau potable, sans émission de gaz à effet de serre. Ce projet innovant est l’un des premiers projets de ce type développés dans le monde.
« Le projet lancé aujourd’hui illustre toute l’utilité et l’importance de notre action. La population et les acteurs économiques de nos pays en seront les premiers bénéficiaires. Nous contribuons ainsi concrètement à notre mission : promouvoir, avec le soutien de nos partenaires, le développement authentiquement durable de l’Indianocéanie », a déclaré Véronique Espitalier-Noël, chargée de mission de la COI.
Carla Osorio, Chef de Coopération à la Délégation de l’Union européenne, a rappelé l’appui de l’Union européenne dans le développement des énergies renouvelables pour agir notamment dans les domaines de l’eau et de la lutte contre la pauvreté. « Ce projet est un exemple concret et innovant lié au développement durable. Il contribuera à satisfaire les besoins de la population en eau potable, tout en respectant l’environnement et en promouvant Rodrigues comme île écologique », a-t-elle ajouté.
Ce projet fait partie de l’une des composantes du programme COI-ENERGIES qui vise à cofinancer des projets de production d’électricité à partir d’énergies renouvelables dans les pays bénéficiaires du programme, à savoir l’Union des Comores, Madagascar, la République de Maurice et les Seychelles. Dix-sept projets ont été retenus dans le cadre de cet appel à propositions. Ils sont cofinancés par l’Union européenne pour un montant de subvention de plus de 4,6 millions d’euros et sont portés aussi bien par le secteur privé que par le secteur public et par la société civile.
Le projet de dessalement d’eau de mer par l’énergie solaire lancé à Rodrigues est l’un de ces dix-sept projets retenus. Il est cofinancé par l’Union européenne et le Fonds français pour l’environnement mondial. La cérémonie de lancement a par ailleurs marqué une étape importante pour le programme COI-ENERGIES, puisqu’il s’agit de l’un des premiers projets de l’appel à propositions à être officiellement lancé.
L’Ambassadeur de France, Gilles Huberson, a quant à lui souligné l’action conjointe de la COI et de l’UE. « Ces îles [de l’Indianocéanie] qui ont des points communs, doivent avoir des projets communs. L’engagement de la France se retrouve encore aujourd’hui, via le Fonds français pour l’environnement mondial, qui soutient l’innovation dans le domaine de la lutte contre les effets du changement climatique », a-t-il déclaré.
Pour clore la cérémonie de lancement, Louis Serge Clair, Chef commissaire de l’Assemblée régionale de Rodrigues, a salué le partenariat mis en place et a procédé à la signature d’un accord pour la mise en œuvre du projet. Le Chef commissaire a mis en exergue les effets du changement climatique sur les territoires insulaires : « Il est important de ne pas oublier les petites îles et leurs populations ».