Nous célébrons ce 8 juin la Journée mondiale des océans sous le thème « Planète Océan : Une vague d’actions » en 2023. L’occasion de rappeler que sans océans, l’humanité n’existerait pas. Par conséquent, prioriser les actions en faveur des océans et leur accorder toute l’attention qu’ils méritent sont plus que légitimes.

Dans la région du Sud-Ouest de l’océan Indien, chercheurs, communautés, gestionnaires d’aires marines protégées, décideurs, femmes et jeunes se mobilisent pour restaurer les écosystèmes marins et côtiers.

Katia BALLORAIN, Docteur en Ecologie, Cheffe de projets « Ecologie des tortues marines » au Centre d’étude et de découverte des tortues marines (CEDTM), fait partie de ces acteurs qui se consacrent à la conservation de la biodiversité et des écosystèmes.

« Les herbiers marins constituent des habitats importants pour les tortues marines. A ce titre, je mène des programmes d’étude et de suivi des herbiers marins dans la région » explique-t-elle par rapport à son intérêt vis-à-vis des herbiers.

Cette scientifique passionnée décide de fonder le réseau WIOSN (Western Indian Ocean Seagrass Network) en 2017, une plateforme composée d’experts qui facilite la synergie des acteurs autour de programmes d’étude, de suivi et de conservation des herbiers marins. « Les objectifs principaux du WIOSN sont de renforcer la coopération entre acteurs, de faciliter l’échange d’informations, et de renforcer les capacités et le partage d’expériences » précise-t-elle.

  • Le besoin de créer ce réseau est né de plusieurs constats. Tout d’abord, l’absence de réseau régional dédié à la thématique ou de plateforme d’échange d’informations sur les herbiers marins (qui fait quoi ? où ?). Ensuite, la variété des méthodes de monitoring utilisées et le besoin de standardiser les données pour obtenir une vision régionale de l’état de santé des herbiers. Enfin, l’existence de nombreuses lacunes de connaissances et la nécessité d’un partage d’expériences au niveau régional.

« En 2017, j’ai saisi l’opportunité d’un projet de suivi des herbiers marins que je pilotais (dans le cadre du dispositif Best 2.0 financé par l’Union europénne) pour organiser un premier atelier de travail régional auquel était invité un représentant de chaque territoire géographique de la région de l’océan Indien occidental » confie-t-elle.

« Aujourd’hui, au-delà de la mise en relation des acteurs, les principales activités du réseau sont l’élaboration d’un protocole commun de monitoring des herbiers marins et l’étude de la richesse spécifique de ces herbiers par analyse génétique. D’autres activités devraient prochainement être menées grâce à de nouvelles initiatives régionales telles que le projet RECOS porté par la COI ou encore le projet WIOCOR porté par l’UICN » affirme Katia BALLORAIN.

  • Le réseau compte maintenant une vingtaine de membres répartis au sein de dix pays (Afrique du Sud, Comores, France, Kenya, Madagascar, Maurice, Mozambique, Seychelles, Somalie, Tanzanie) mais les besoins en structuration et coordination du réseau sont croissants.

« Le projet RECOS apporte un soutien précieux au WIOSN en facilitant la synergie au sein des programmes visant la conservation des herbiers marins du Sud-Ouest de l’océan Indien » affirme Katia avant d’ajouter « RECOS pourra notamment contribuer à la cartographie régionale des herbiers marins, base nécessaire aux opérations de suivi de ces habitats et de cartographie des enjeux de conservation ».

  • En avril dernier, RECOS organisait aux Seychelles un atelier portant sur les écosystèmes essentiels que sont les mangroves et les herbiers marins. Il a permis à des membres des réseaux WIOMN et WIOSN d’échanger sur les méthodes de restauration de mangrove et de suivi écologique des herbiers marins.
  • Plus tôt dans l’année en février, RECOS se joignait au programme Varuna pour renforcer le réseau WIOMPAN à travers, entre autres, une formation IMET.

En savoir plus

  • L’océan est le plus grand puits de carbone de la planète, en faisant notre meilleur allié contre le changement climatique. Pourtant, il est soumis à des pressions croissantes : il se réchauffe, s’acidifie et perd son oxygène. Cette réalité a entraîné des modifications de la circulation et de la chimie océanique, une élévation du niveau de la mer, une augmentation de l’intensité des tempêtes, ainsi que des changements dans la diversité et l’abondance des espèces marines (source : Ocean Decade).
  • La Commission de l’océan Indien, à travers le projet RECOS, contribue à l’atteinte de plusieurs objectifs mondiaux de développement durable, notamment la Décennie des Nations Unies pour les sciences océaniques au service du développement durable (2021-2030) – ou Décennie de l’océan – qui mobilise les acteurs du monde entier pour développer « La science dont nous avons besoin pour l’océan que nous voulons ». Pour un impact collectif, 10 défis devront être relevés : https://oceandecade.org/fr/challenges/