Saviez-vous qu’il resterait 1.8 millions de cocotiers aux Comores qui pourraient théoriquement substituer à hauteur de 12% des produits pétroliers importes par le pays ? Ou bien que la biomasse représente 83% de la consommation d’énergie primaire à Madagascar ? Ou encore que plus de 17% de l’électricité produite à Maurice provient de sources renouvelables et notamment de la bagasse ? En matière de production et de consommation énergétiques, les pays de l’océan Indien ont des profils très variés.  Ils ont toutefois une chose en commun : une absence de gisements d’énergies fossiles.

Dans le but de promouvoir les énergies renouvelables et l’efficacité énergétique dans la région, le programme ENERGIES, mis en œuvre par la Commission de l’océan Indien et financé par l’Union européenne, a commandité une série d’études détaillées explorant un large éventail de thématiques : agrocarburants, bioélectricité, cartographies énergétiques, etc. Ces documents serviront à informer la prise de décision dans diverses filières et, à terme, jeter les bases d’une véritable transition énergétique en Indianocéanie. Voici un résumé des études finalisées et en cours :

Etude du potentiel des agrocarburants dans les Etats membres de la COI
Elaborée par le Centre de coopération internationale en recherche agronomique pour le développement (CIRAD), cette étude a pour objectif de détailler le potentiel des agrocarburants, tels que le bioéthanol et biodiesel de coco, dans les pays de la région, notamment (mais pas exclusivement) dans les secteurs du transport et de l’électricité, afin de réduire la dépendance des Etats membres de la COI sur les énergies fossiles.
Elle est composée de deux parties, notamment un état des lieux du développement des différentes filières de production de biocarburants de première génération dans les cinq Etats membres et une contribution à l’étude des perspectives de développement des filières de nouvelle génération. La restitution finale aura lieu à Madagascar le 3 octobre 2018.

Etude du potentiel de valorisation énergétique (bioélectricité) de la biomasse ligneuse par conversion thermique dans les Etats membres de la COI
La biomasse ligneuse regroupe les biomasses forestières, résidus agricoles et agroindustriels secs, et recèle un réel potentiel en termes de génération d’énergie pour l’Indianocéanie, notamment à travers des procédés de la combustion et la gazéification.
Cette étude situera les contextes économique et énergétique de la biomasse dans chacun des pays de la région et chiffrera le potentiel de bioélectricité issue de la conversion thermique de la biomasse ligneuse d’origine agricole, forestière et urbaine. La restitution intermédiaire aura également lieu le 3 octobre 2018.

Étude comparative d’approches réglementaires relatives à l’électrification et l’intégration des énergies renouvelables dans les Etats membres de la COI
En cours de rédaction par l’Ecole de régulation de Florence (FSR), cette étude proposera les meilleures pratiques et des recommandations politiques pour faire de la réglementation énergétique un levier de développement des énergies renouvelables. Le document s’appuiera sur des analyses des politiques énergétiques et économiques, des règlements sur les marches, la protection des consommateurs, etc. dans chacun des pays membres de la COI. Celles-ci seront enrichies par des ateliers regroupant acteurs et experts du secteur énergétique qui proposeront leurs commentaires et critiques qui seront ensuite intégrés dans le rapport final qui est attendu fin octobre 2018.

Cartographies d’efficacité énergétique
Le programme ENERGIES finance actuellement trois cartographies énergétiques dans la région : chez les grands consommateurs aux Comores, les grands consommateurs privés à Madagascar et chez les PME à Maurice. L’objectif de ces études est d’identifier des économies d’énergie potentielles. Elle se basent sur des visites chez une large base de consommateurs d’énergie par des experts qui intègrent ensuite des données macroéconomiques pour arriver à un instantané de la situation énergétique à l’échelle nationale et, par conséquent, des économies d’énergie potentielles par type d’usage, c’est-à-dire le froid, la vapeur, l’éclairage, etc.
Ces rapports qui sont attendus en février 2018 feront l’objet de discussions entre les organismes publics et les représentants du secteur privé pour élaborer un programme national et prioriser les mesures à l’échelle nationale adopter pour endiguer les gaspillages. Des comités de pilotage ont été mis sur pied ou sont en voie de l’être dans chaque Etat membre avec le soutien de Business Mauritius.

Etude sur l’utilisation potentielle du Grevillea banksii pour la production de charbon à l’Ile Ste Marie
Ce  document dressera le potentiel de valorisation énergétique de cette espèce invasive originaire de l’Australie et établira les paramètres pour la mise sur un pied d’une filière de charbon de bois afin d’encourager l’utilisation de foyers améliorés et limiter la déforestation.

A venir : Etude de faisabilité sur la production de la bioélectricité à partir de la biomasse à Rodrigues et La Digue.