La pêche… Cette activité est bien ancrée au quotidien des habitants de Saint Augustin, dans la province de Tuléar à Madagascar. Et pour cause ! Alors que les familles de ce village se nourrissent principalement de la pêche, c’est aussi un des rares moyens de se faire un peu d’argent.
C’est le cas de Razafimandimby Charles. Pour lui, comme pour de nombreux villageois, la pêche est une affaire de famille.
« Là d’où je viens, alors que les hommes pêchent en mer, nos femmes et nos enfants font les mareyeurs et revendent nos produits en ville », souligne le pêcheur malgache.
Pas toujours facile
Même si les familles de Saint Augustin travaillent dur pour subvenir à leurs besoins, malheureusement, les circonstances ne jouent pas toujours en leur faveur.
C’est le cas pour le mareyage. Alors que cette activité requiert une bonne logistique, les villageois ont du mal à s’organiser comme il faut. Pour Charles et sa famille, par exemple, après une longue attente sous le soleil, et un voyage d’un jour entier en taxi brousse, sans glacières pour conserver les produits de la pêche, il devient
compliqué de revendre des produits frais. Ces derniers se gâtent plus vite, et donc se vendent difficilement.
Pour ce qui est des pêcheurs de la région, faute d’embarcations motorisées, ils utilisent des pirogues en bois dotés de voiles et des pagaies… Malheureusement, cela ne leur permet pas d’aller jusqu’au large. Ils sont, de ce fait, très limités en termes de zones praticables de pêche.
« La situation est problématique. Nous savons bien que la production est vraiment insuffisante, et nous pêchons dans une zone surexploitée. Nous n’arrivons pas à joindre les deux bouts, à se nourrir ou à satisfaire nos besoins surtout au niveau social, santé et de nos enfants », désespère Charles.
Formations et solutions
Reconnue pour ses belles initiatives au fil des ans, la Fédération des Pêcheurs Artisans de l’Océan Indien (FPAOI) aiguise les connaissances et compétences de tout un chacun afin d’améliorer leur quotidien. Alors que son association fait partie de la FPAOI depuis 2015, Charles garde bon espoir que la situation s’arrange un jour.
Ainsi, il se rend à l’île Maurice pour suivre une de ces formations – la deuxième cette année. Il y apprend la transformation, les techniques de pêche adéquates, la pêche autour d’un DCP (Dispositif de Concentration de Poissons), et le montage d’un DCP.
« Si nous pouvons adopter de nouvelles techniques et laisser derrière nous les pratiques traditionnelles, ou encore délimiter des zones précises avec un DCP et mieux gérer la surexploitation des pêches, nous pourrons enfin voir des jours meilleurs », nous dit-il, le regard plein d’espérance.
Mieux avisé désormais, grâce aux formations qu’il a reçues, Charles a pour mission de passer le flambeau ! Il est appelé à devenir formateur à son tour afin d’instruire les pêcheurs de son village comment mieux pêcher et où le faire !
Que de belles initiatives, annonçant un avenir meilleur pour les villageois de Saint Augustin.